Les Avisés, le podcast qui décode le monde de l'assurance

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Episode 15 - Accidentologie

Dans ce quinzième épisode, découvrez grâce à notre expert François BRODIER, Ingénieur Carrosserie & Accidentologie chez CESVI France, ce qu'est le risque accidentologie. Qu'engendre-t-il et comment peut-on le maîtriser ? Il nous explique les bonnes pratiques à mettre en place pour diminuer les risques.

5 min 37 | Publié le 17 décembre 2025

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Bienvenue dans les Avisés, le podcast MMA Entreprise qui décode le monde de l'assurance. Ensemble, nous rencontrons des experts, MMA Entreprise, qui décryptent, analysent et vous éclairent sur les risques d'entreprise. Aujourd'hui, nous voici avec François BRODIER, Ingénieur Carrosserie & Accidentologie au CESVI France. Avec lui, nous allons parler du rôle de l'accidentologue et des circonstances dans lesquelles il intervient. C'est parti ! 

Pour commencer, François, pouvez-vous dire quelques mots sur le CESVI France ?

CESVI France, c'est un centre qui appartient à Covéa, c'est un centre de recherches en réparations automobiles. Alors qu'est ce qu'on y fait ? On y fait du crash test sur des voitures, sur des motos. On y fait de la recherche et des essais sur des équipements de réparation automobiles. On y fait aussi de la formation pour les experts auto et les réparateurs agréés notamment et enfin on y fait également de l'accidentologie routière.

Qu'est-ce que l'accidentologie routière, à quoi sert cette expertise ?

L'accidentologie, c'est vraiment une analyse des accidents de la circulation routière, notamment des accidents corporels. le rôle de l'accidentologue est de déterminer les causes précises de l'accident pour permettre ensuite aux assureurs de se positionner et d'identifier clairement les responsabilités de chacun lors d'un accident pour mieux les indemniser.

Concrètement comment faites-vous pour déterminer les circonstances d'un accident ?

Pour déterminer les circonstances on se base sur l'analyse du procès verbal de gendarmerie ou de police nationale et également les autres pièces que les gestionnaires de sinistres corporels nous fournissent, à savoir des rapports d'expertises matériels des véhicules impliqués, des éventuels constats amiables ou des photos réalisées parfois par les assurés eux-mêmes. Cela nous permet de comprendre la mécanique de l'accident et d'identifier les principales causes de celui-ci. Parfois on a également besoin de se rendre sur place pour identifier plus précisément certains aspects du sinistre, notamment quand les lieux de l'accident sont particulièrement spécifiques, qu'il y ait des obstacles, des corps fixes un peu spécifiques ou des problèmes liés à la visibilité tout simplement. Parfois également, les véhicules sont encore visibles sur leur lieu de remorquage ce qui nous permet d'apporter une analyse complémentaire aux déformations du véhicule.

Quelles sont les principales technologies avec lesquelles vous travaillez ?

Alors il y en a 3 principales. 

La première, celle que l'on utilise au quotidien, les logiciels de reconstruction existants. Ce sont des logiciels qui nous permettent d'intégrer un certain nombre de paramètres que l'on récupère dans les procès verbaux de gendarmerie et de police, dans les rapports d'expertises, on peut y mettre un plan, un véhicule en 3 dimensions. Tout ceci nous permet de reconstituer la scène d'accident en 3 dimensions dans ce logiciel et de mieux l'analyser. Après dans certains cas on peut se rendre sur le lieu de l'accident et y voir les véhicules impliqués. On va utiliser un processus de photogrammétrie 3D, c'est-à-dire que l'on va prendre pleins de clichés de la zone d'accident et pleins de clichés des véhicules que l'on va mettre dans le logiciel et ce logiciel va reconstruire des vues 3D de la zone d'accident et des véhicules. Cela aussi, on peut le mettre dans notre logiciel d'accidentologie pour améliorer la précision de nos analyses. En dernier lieu, elle vient de plus en plus souvent maintenant, les véhicules sont équipés de boites noires, celles-ci sont rendues obligatoires depuis 2022 et on peut lire les paramètres de chocs qu'il y a dans la boîte noire. On peut y connaître ainsi la vitesse de choc des véhicules au moment de la collision, ce qui nous permet d'être beaucoup plus précis dans nos analyses.

Sur quels types d'accidents intervenez-vous le plus souvent ?

Alors dans 60 à 70% des cas on intervient sur des accidents où il y a des 2 roues qui y sont impliqués. Tout simplement parce que les 2 roues sont des véhicules de petite taille qui sont très souvent difficiles à discerner dans la densité de la circulation du quotidien et lors d'une manoeuvre banale comme un tourne à gauche par exemple. On a rapidement une situation où on ne voit pas le 2 roues qui arrive par devant ou qui nous double et la collision survient avec souvent des conséquences corporelles importantes. 

Auriez-vous un exemple récent d'accident sur lequel vous êtes intervenus ?

Alors oui, nous avons traité un dossier pour Covéa il n'y a pas longtemps où l'assuré Covéa était à l'arrêt à une intersection en ville, il s'est inséré sur l'axe principal et s'est fait percuter par un véhicule qui ne l'avait pas vu arriver. Alors au début, évidemment, on se dit que comme il était débiteur de priorité, il était responsable de l'accident, et puis en analysant plus finement l'accident et notamment un certain nombre d'éléments techniques comme la déformation des véhicules, on s'est rendu compte que le véhicule qui était sur l'axe prioritaire arrivait beaucoup trop vite, à une vitesse presque 2 fois plus élevée que la vitesse légale, ce qui a complètement renversé les responsabilités dans cet accident.

Pour terminer, quel est votre conseil avisé d'expert en matière d'assurance automobiles ou flottes ?

Alors, j'aurais 2 conseils, un premier sur les flottes : vérifier avec attention que les véhicules sont bien dotés d'un pack de sécurité avancé qui incorpore notamment le radar anti collision. C'est un équipement qui a un impact très fort sur la sinistralité.

Et un dernier conseil pour tous, soyez particulièrement vigilent quand vous circulez à proximité de votre lieu de travail ou de votre habitation. Ce sont des endroits où on circule tous les jours, et où, forcément, par habitude, on a tendance à moins faire nos contrôles et pourtant c'est dans ces endroits là que se produisent les accidents le plus souvent.

Merci beaucoup François pour votre éclairage ! A très bientôt dans Les Avisés, le podcast MMA Entreprise qui décode le monde de l’assurance.

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