Dans ce quatorzième épisode, découvrez grâce à notre experte Sophie LEGUÉ, Ingénieure Prévention chez MMA, ce qu'est le risque grêle. Qu'engendre-t-elle et comment peut-on la maîtriser ? Elle explique les mesures concrètes qui peuvent faire la différence pendant un épisode de grêle et nous donne ses conseils d'expert.

4 min 58 | Publié le 

Bienvenue dans les Avisés. Le podcast MMA Entreprise qui décode le monde de l'assurance. Ensemble, nous rencontrons des experts, MMA Entreprise, qui décryptent, analysent et vous éclairent sur les risques d'entreprise. Aujourd'hui, nous rencontrons Sophie Legué, Ingénieur Prévention chez MMA. Avec elle, nous allons parler du risque grêle et des mesures de prévention pour le limiter. C'est parti ! 

Pour commencer, Sophie, pouvez-vous résumer en quelques mots ce qu'est le risque grêle ?

Le risque grêle, c'est un risque naturel, un risque météorologique, donc difficilement prévisible à long terme. Et la localisation est assez sporadique, même si, on connaît des territoires de grêle sur le territoire français. Il a également une intensité variable, en effet, nous avons tous en tête l'image de petits grêlons de 1cm jusqu'aux gros grêlons de 10cm qui peuvent cabosser nos voitures.

Est-ce que c'est un risque important en France ?

Alors oui, c'est un risque important en France et qui risque de prendre de l'ampleur dans les 30 prochaines années. A titre d'exemple, notre dernière année record et 2022 avec 1 million de sinistres déclarés et 5 milliards d'euros de dommages, c'est-à-dire 4 fois plus que le précédent record de 2014.

Quels types de dommages engendre la grêle ?

Alors, on connait tous les toitures percées, les voitures bosselées, les fenêtres cassées, des fissures dans le bâti. Nous pouvons aussi avoir des fissures sur les panneaux voltaïques car maintenant il y en a de plus en plus en toiture ou en ombrière, mais nous pouvons aussi avoir des dégâts des eaux consécutifs à la fonte des grêlons au sol et enfin des dégâts qui peuvent parfois être irrémédiables, je pense notamment aux cultures, aux maraichers, aux vignes...

Auriez-vous un exemple de sinistre à partager avec nous ? 

Alors oui, par exemple cette fameuse année 2022, nous avions un client dans le domaine du recyclage de déchets plastiques qui a subi un épisode de grêle en été, donc des grêlons de 4cm ont traversé sa toiture qui malheureusement était en fibrociment avec toutes les conséquences que l'on imagine derrière. C'est-à-dire que la toiture en amiante cassée, les marchandises stockées en dessous contaminées par l'eau polluée à l'amiante. Ce qui signifie dépollution, décontamination, protocole de retrait de la toiture amiantée qui était sinistrée et reconstruction d'une nouvelle toiture. Cela nous a occasionné 1,4 millions de dégâts.

Comment peut-on maîtriser le risque grêle, quelles sont les grandes étapes à avoir en tête ?

Pour commencer, il faut bien sûr identifier son exposition à la fois par sa localisation, puisque comme je l'ai dit il y a des couloirs de grêle courant, mais aussi par l'activité qui peut présenter une vulnérabilité supplémentaire en agriculture par exemple. Le 2ème pilier sera de se protéger en amont lorsque c'est possible, en mettant en place des structures soit permanentes, soit amovibles que l'on va mettre en place pendant l'épisode climatique. Enfin, le 3ème pilier est de se préparer à réagir à l'épisode de grêle. Pour cela, des protocoles simples et efficaces : la mise en sécurité du site, c'est-à-dire à la première alerte de grêle, déployer ses protections, faire évacuer le personnel et ensuite organiser un retour à la normale anticipé en inspectant les utilités, le processus, les structures et remettre le processus en service pour pouvoir faire revenir les équipes sur site en sécurité.

Quelles mesures concrètes peuvent faire la différence lors d'un épisode de grêle ?

Pour des structures amovibles ça va être assez simple, si possible de les déplacer dans un endroit abrité. Quand on ne peut pas le faire par exemple sur des cultures ou un stockage extérieur, on va pouvoir les bâcher ou mettre des filets anti-grêle. Ce sont des mesures assez efficaces ou alors des structures paragrêle permanente sur des équipements qui peuvent se trouver en toiture comme des centrales de traitement d'air ou des groupes froids. Pour finir, on peut jouer sur les mesures constructives c'est-à-dire s'orienter sur des matériaux plus résistants aux impacts de grêle, que ce soit sur du vitrage, de la toiture et maintenant aussi sur des panneaux photovoltaïques qui peuvent se révéler plus ou mins résistant selon le risque que l'on souhaite maîtriser.

Pour terminer, quel est votre conseil avisé d'expert envers les courtiers et les agents généraux s'agissant du risque grêle ?

En premier lieu, bien analyser la vulnérabilité des clients, que ce soit sur la localisation ou la nature de l'activité et ensuite de bien les informer sur les moyens existants pour surveiller l'aléa grêle et les aider à mettre en place des protections et des protocoles nécessaires.

Merci beaucoup Sophie pour votre éclairage à très bientôt dans Les Avisés. Le podcast MMA Entreprise qui décode le monde de l’assurance.