Marc-Antoine Cabrelli, président de June Partners, cabinet de conseil spécialisé dans la transformation de l’entreprise, fait de la data une des clés de la performance, notamment en cette période d’inflation.

Si la plupart des PME et ETI se digitalisent comme en témoigne le développement de la facturation électronique, peu d’entre elles ont réellement pris le chemin de la data et de son exploitation. « Il reste dans ce domaine beaucoup de progrès à faire », estime Marc-Antoine Cabrelli, président de June Partners, cabinet de conseil spécialisé dans la transformation et l’accélération de la performance des entreprises. Or, aujourd’hui la masse de données disponibles est considérable que ce soient de la data issue des systèmes d’information de l’entreprise, de données non structurées ou encore de data externes. « Plus les entreprises maîtriseront cette information, plus elles pourront améliorer leurs performances, et par conséquent, accroître leur valorisation », assure Marc-Antoine Cabrelli.

La bonne nouvelle est que les entreprises sont désormais conscientes de l’enjeu lié à la data. « Les diverses réglementations de ces dernières années et plus récemment le retour de l’inflation ont accéléré cette prise de conscience », relève le président de June Partners, « pour une entreprise, la maîtrise de ses coûts est devenue vitale et cette dernière passe par la data qui permet de mieux appréhender tous les composants d’un coût de revient et ainsi de mieux le calculer ». Un constructeur de maisons individuelles a ainsi mis en place un système de traitement de la donnée capable de scanner l’historique de ses devis et de ses coûts de revient par chantier pour ainsi établir le bon prix.

Pour Marc-Antoine Cabrelli, le principal frein au recours à la data est « un manque de culture sur le sujet. Pourtant, les gains peuvent être considérables d’abord en termes de productivité en automatisant des tâches répétitives permettant ainsi aux collaborateurs de l’entreprise de se concentrer sur de l’analyse qualitative à plus forte valeur ajoutée. La dimension prédictive de la data est également déterminante pour optimiser le pilotage de l’entreprise. En mettant en relation prévisions de vente, évolutions de la production, approvisionnements et achats, elle permet de calculer le bon stock au bon moment et d’améliorer le taux de service ». Un fabricant de mobil-homes qui avait un problème d’approvisionnement de certains de ses composants a mis en place des algorithmes qui lui ont permis de concilier ses plannings de vente et d’approvisionnement afin de mieux gérer son stock en temps réel.

En cette période d’inflation où nombre d’entreprises procèdent à des ajustements de prix réguliers, le traitement de la data peut aussi être un précieux allié. En effet, elle est déterminante pour construire des outils de tarification dynamique prenant en compte l’évolution de la structure des coûts en temps réel, tel que le cours des matières premières. L’entreprise pourra alors réviser ses prix et engager des renégociations contractuelles.