Bertrand de Surmont, Président de Planète CSCA, fait le point sur l’année écoulée et évoque les grands dossiers qui impacteront l’activité des courtiers en 2025. 

Quel bilan tirez-vous de l’année 2024 pour le courtage ? Quels sont à l’aube de cette nouvelle année les forces de ce réseau et les points de vigilance ?

L’année 2024 aura été encore marquée par les politiques de « stop and go » de certains assureurs, dont le retrait de certaines branches est exécuté dans une approche court-termisme et trop souvent sans information préalable. Les courtiers et leurs clients ont besoin de constance pour exercer leurs activités et de prévenance pour s’adapter à ces mouvements ; c’est ni plus ni moins la manière dont doit fonctionner un véritable partenariat ! Nous sommes également vigilants chez PLANETE CSCA sur le poids prégnant de la réglementation dans l’activité des courtiers d’assurances. Nous dénonçons depuis des années cette dérive règlementaire sans étude d’impact préalable ni évaluation a posteriori. Un cadre d’exercice est certes nécessaire mais laissons les courtiers faire leur métier !

Quels sont les grands dossiers et chantiers pour 2025 ?

Retenons le projet de directive sur la Retail Investment Strategy (RIS) et son impact sur le commissionnement. Un changement de paradigme qui pourrait bouleverser notre profession. Que dire de FIDA (partage des données clients) qui risque de mettre à mal le marché européen de l’assurance dans sa globalité, en faisant le lit des GAFAM ? Ces deux projets doivent être stoppés tant qu’il est encore temps. Enfin, le règlement DORA sur la résilience opérationnelle numérique dans le domaine des services financiers, entrant en application le 17 janvier 2025, va concerner directement ou indirectement tout l’écosystème. Je suis heureux de pouvoir annoncer ici que via notre filiale (commune avec certains assureurs) EDICourtage, une solution de place (EDIconnect) sera mise à disposition du marché après l’été 2025, permettant ainsi à chaque professionnel de passer ce cap complexe.

Quelle est votre perception des challenges en matière d’assurance et de réassurance pour l’année 2025 ?

Nous sommes dans une période de grande complexité du fait du contexte géopolitique, économique, climatique et technologique, tant au niveau national qu’international. Les réassureurs imposent leur dictat en matière d’exclusion et de majorations. Il va falloir trouver des solutions avec les pouvoirs publics car nous risquons d’entrer, si cette situation persiste, dans une ère d’inassurabilité qui va exclure beaucoup d’acteurs économiques.

Parmi les actions menées par Planète CSCA pour accompagner les courtiers, lesquelles vous paraissent prioritaires ?

Nous devons faire entrer haut et fort dans le débat public que la surrèglementation doit cesser. Arrêtons l’actuelle logorrhée réglementaire avant d’envisager la simplification prônée depuis peu par l’ensemble de la classe politique.

Selon vous, le courtage est-il mieux armé aujourd’hui qu’il y a 9 ans à votre arrivée en tant que président de PLANETE CSCA pour faire face aux enjeux du métier ?

Je dirais qu’au fur et à mesure où le courtage progresse, le surcroit de règlementation l’entrave. Mais, nos clients nous témoignent chaque jour leur degré de satisfaction. C’est ce qui nous permet de continuer à avancer malgré les obstacles.