La transition écologique implique l'exposition d’actifs matériels aux risques de financement et aux risques techniques. Ces technologies de la transition sont réparties sur les territoires en unités de taille modeste, induisant un bon niveau de division des risques.
Cependant, une surconcentration pour des motifs de ressource (gisements énergétiques), de réglementation (permitting) ou de besoins (écosystèmes locaux) peut survenir, pouvant occasionner des montants agrégés élevés de sinistres en cas de survenue d’épisodes locaux extrêmes, notamment climatiques.
On assiste par ailleurs à une augmentation de la complexité des schémas de rémunération des actifs énergétiques et au cumul des risques de leurs fonctionnalités techniques. En clair, il devient plus compliqué de mesurer et de gérer les revenus liés aux installations ou équipements qui produisent, stockent ou distribuent de l’énergie. En conséquence de cette intrication, une même défaillance technique peut rejaillir sur différentes lignes de revenus : l’évaluation des pertes d’exploitations croît en complexité, avec des répercussions multiples pouvant aller jusqu’aux pertes de certifications de l’actif.
L’urgence de la transition nécessite l’accélération des cycles d’industrialisation. Cette célérité occasionne un risque de retard de la maturité normative et réglementaire et réduit la pertinence des statistiques dans l’évaluation des aléas. L’intégration de ces enjeux doit être réalisée tôt, avec un bon niveau de profondeur d’évaluation technique, pour un accompagnement durable de la transition.
Ce témoignage est extrait de notre dernier numéro du Magazine Partage d’Experts dédié aux risques techniques.